COMMUNIQUE AOUT 2012


Victor Churay, 1998
Le 31 décembre 1999, à minuit plein, toutes les cloches de la Planètes se sont mises à sonner. On venait de passer au 21ème siècle et, surtout, d’entrer dans le 3ème millénaire. Finis les conflits fratricides, les holocaustes basés sur de fausses réalités idéologiques, les « épurations » raciales. Tous, alors, nous entrions enfin dans une ère de paix, de tolérance et de sagesse.


Faux espoirs.
Fin juillet-début août 2012, une équipe de télévision chilienne a obtenu le droit de réaliser une émission de télé-réalité en territoire bora, au Nord-Ouest de l’Amazonie péruvienne. Pourquoi pas ? Mais, suite à quelque « malentendu », ils se sont mis à traiter les Bora qui les ont accueillis de tous les noms, les faisant passer pour des « arriérés » devant des millions de téléspectateurs. Peu après, un jeune bora de la même communauté est invité au Chili et se fait piéger lors d’une interview sur les plateaux d’une société de production chilienne, concurrente de la 1ère. Là également, sur un ton condescendant et paternaliste, les journalistes ont tenté de démontrer la « supériorité » des cultures occidentales sur celles qui sont « restées » autochtones.
Or, on ne peut pas affirmer que les chiliens soient des « Européens ». ils ne sont ni Italiens, ni Allemands, ni Français, mais, à l’instar de tous les peuples du monde, le fruit d’un métissage génétique et culturel. La plupart des habitants de cette grande et glorieuse nation a effectivement des racines alakaluf, mapuche ou même kechua. En méprisant les populations autochtones, c’est leur propre ascendance qu’ils injurient et remettent  en cause.

C’est d’ailleurs un honneur d’avoir réussi à ne pas se laisser dissoudre dans le « mauvais bouillon » d’une mondialisation mal conçue et mal comprise. Le droit à la différence et la reconnaissance de l’identité culturelle, c’est précisément ce que revendiquent avec force les membres des états européens : les Corses, les Slovènes, les Bavarois, les Bretons et toutes les Nations celtiques… L’identité culturelle, c’est ce qui nous différencie et que les autres n’ont pas. C’est un fait et çà ne se discute pas et c’est le « monde en uniforme » qui est une illusion pour construire un avenir durable pour l’Humanité.
Il est vrai que les téléspectateurs passionnés par le show-bizz et la télé-réalité ne sont pas représentatifs de leur nation. Ce n’est en tout cas pas le Chili que nous aimons et que nous admirons, ce noble et brillant pays dont l’importance culturelle n’est plus à démontrer et qui a su produire des élites intellectuelles de renommée mondiale. C’est le Chili de Pablo Neruda, Prix Nobel de Littérature, qui nous intéresse tous, celui qui sait valoriser ce qu’il a de plus sacré : ses identités culturelles...
Ce Chili-là, celui des Hommes libres et de bonne volonté, saura faire pression sur ces sociétés de production télévisuelles pour que, non seulement, elles s’excusent et réhabilitent ceux à qui elles ont fait perdre la face publiquement, en leur versant, à eux et à leur famille, un dédommagement financier conséquent.

De philosophie profondément humaniste, Lupuna se doit de dénoncer tous types d’abus et de préjugés intellectuels et moraux de ce genre. C’est une de ses nombreuses tâches inaliénables.

Michel Gilonne
Président de l'Association LUPUNA